Un témoignage sur une pêche aux poissons rouges à l'occasion d'une kermesse japonaise tenue à Lyon sous un soleil de plomb. Un cas symptomatique de mépris ordinaire des animaux. En épilogue, Le Progrès (grand quotidien de la région) dans un état de délire avancé (sans doute un coup de chaleur).
Deux mois après l’affaire Sam suffit (pas) (un poisson rouge coincé dans un minuscule bocal en vitrine d’une agence immobilière à Lyon), votre serviteur est tombé sur un nouveau cas de maltraitance de poissons rouges ce dernier week-end. Comme la précédente fois, c’est lors d'une promenade avec mes chiens, samedi 20 août, que cela est survenu, en découvrant une affiche pour annoncer une kermesse japonaise organisée par une association de passionnés du pays du Soleil levant. En effet, l’illustration de l’affiche, une petite fille assise sur le rebord d’un bac contenant des poissons rouges, m’a causé des inquiétudes – inquiétudes que la lecture de la présentation de la kermesse sur internet, de retour à mon domicile, a confirmé :
« Ce dimanche 21 août vous pourrez gagner un poisson rouge en participant au Kingyo Sukui (NB: pêche aux poissons rouges), véritable jeu de pêche traditionnelle japonais, se jouant avec de petites épuisettes en papier de riz ! Cette animation est bien entendu gratuite, alors venez nous rejoindre et vous amusez avec nous ! ».
Pour ma part, j’ai écrit immédiatement aux responsables de la kermesse pour leur faire part de mes alarmes. Outre mon opinion sur le mauvais goût d'utiliser des poissons rouges à des fins de divertissement (quand bien même on voulait faire découvrir la culture du Japon), j'ai signifié que la santé des poissons, voire leur vie tout court, serait mise en péril à cause de la canicule attendue pour dimanche : 38 degrés selon Météo France, plaçant la région lyonnaise sous vigilance orange !
Répondant le samedi soir dans un mail dont je n'ai pris connaissance que le lendemain matin, le président de l’association Lyon Hoshi a voulu alors me rassurer : la plupart des poissons utilisés pour l’attraction seraient en plastique et les quelques poissons vivants présents seraient entourés des meilleurs soins et ne seraient remis qu’aux personnes déclarant posséder un aquarium même si mon correspondant a confessé que, certes, on ne pouvait jamais savoir… Il concluait en tous les cas en m’assurant de sa compréhension pour mes préoccupations comme il vivait lui-même avec des animaux.
Pas du tout satisfait par cette réponse, j'ai insisté sur mes griefs dans un nouveau mail. Le président de Lyon Hoshi n'a pas tardé alors à m'informer que la question de maintenir la pêche aux poissons était à présent débattue par les membres de l’association et que l’on me tiendrait au courant de la décision.
Moui, moi, ce que j'ai cru surtout, c'est qu'on me menait en bateau et pas pour voir des poissons rouges nager à leur aise aux côtés de baleines dont on sait aussi l'amour chez les Japonais. Comme à trois heures de l'après-midi, j'attendais encore le résultat de la prétendue discussion, j'ai fini par décider de me rendre (sans mes chiens) à la kermesse sur les hauteurs du quartier Saint Just. La chaleur était insupportable. Voici les (mauvaises, hélas) images que j’ai prises, submergé par le dégoût. ..
Deux mois après l’affaire Sam suffit (pas) (un poisson rouge coincé dans un minuscule bocal en vitrine d’une agence immobilière à Lyon), votre serviteur est tombé sur un nouveau cas de maltraitance de poissons rouges ce dernier week-end. Comme la précédente fois, c’est lors d'une promenade avec mes chiens, samedi 20 août, que cela est survenu, en découvrant une affiche pour annoncer une kermesse japonaise organisée par une association de passionnés du pays du Soleil levant. En effet, l’illustration de l’affiche, une petite fille assise sur le rebord d’un bac contenant des poissons rouges, m’a causé des inquiétudes – inquiétudes que la lecture de la présentation de la kermesse sur internet, de retour à mon domicile, a confirmé :
« Ce dimanche 21 août vous pourrez gagner un poisson rouge en participant au Kingyo Sukui (NB: pêche aux poissons rouges), véritable jeu de pêche traditionnelle japonais, se jouant avec de petites épuisettes en papier de riz ! Cette animation est bien entendu gratuite, alors venez nous rejoindre et vous amusez avec nous ! ».
Pour ma part, j’ai écrit immédiatement aux responsables de la kermesse pour leur faire part de mes alarmes. Outre mon opinion sur le mauvais goût d'utiliser des poissons rouges à des fins de divertissement (quand bien même on voulait faire découvrir la culture du Japon), j'ai signifié que la santé des poissons, voire leur vie tout court, serait mise en péril à cause de la canicule attendue pour dimanche : 38 degrés selon Météo France, plaçant la région lyonnaise sous vigilance orange !
Répondant le samedi soir dans un mail dont je n'ai pris connaissance que le lendemain matin, le président de l’association Lyon Hoshi a voulu alors me rassurer : la plupart des poissons utilisés pour l’attraction seraient en plastique et les quelques poissons vivants présents seraient entourés des meilleurs soins et ne seraient remis qu’aux personnes déclarant posséder un aquarium même si mon correspondant a confessé que, certes, on ne pouvait jamais savoir… Il concluait en tous les cas en m’assurant de sa compréhension pour mes préoccupations comme il vivait lui-même avec des animaux.
Pas du tout satisfait par cette réponse, j'ai insisté sur mes griefs dans un nouveau mail. Le président de Lyon Hoshi n'a pas tardé alors à m'informer que la question de maintenir la pêche aux poissons était à présent débattue par les membres de l’association et que l’on me tiendrait au courant de la décision.
Moui, moi, ce que j'ai cru surtout, c'est qu'on me menait en bateau et pas pour voir des poissons rouges nager à leur aise aux côtés de baleines dont on sait aussi l'amour chez les Japonais. Comme à trois heures de l'après-midi, j'attendais encore le résultat de la prétendue discussion, j'ai fini par décider de me rendre (sans mes chiens) à la kermesse sur les hauteurs du quartier Saint Just. La chaleur était insupportable. Voici les (mauvaises, hélas) images que j’ai prises, submergé par le dégoût. ..
Je crois que cela se passe de commentaires. Pour ma part, je suis déçu par l’obstination de l’association à s’être livrée à un divertissement que je tiens pour cruel et risqué. Que feront les gens qui ont gagné les poissons de cette kermesse ? Même si ceux-ci possèdent un aquarium, il est courant que les poissons se retrouvent dans des bocaux trop petits où ils s’ennuient et étouffent par manque d'air. De plus, comme les poissons rouges deviennent normalement assez grands, beaucoup plus qu'on ne se l'imagine, ils ont besoin d’aquariums de proportion généreuse. Il faut savoir encore qu’ils doivent vivre en groupe et qu’ils peuvent atteindre un âge compris entre 10 et 15 ans de sorte, que comme tous les autres animaux, c'est une réelle responsabilité d'en détenir.
Il est regrettable que les jeunes gens qui ont organisé cette kermesse japonaise n’aient pas respecté les poissons qu’ils ont voulu utiliser pour divertir le public, qu’ils n’aient pas témoigné davantage de discernement dans leur passion du Japon – passion que je partage personnellement.
Il est regrettable que les jeunes gens qui ont organisé cette kermesse japonaise n’aient pas respecté les poissons qu’ils ont voulu utiliser pour divertir le public, qu’ils n’aient pas témoigné davantage de discernement dans leur passion du Japon – passion que je partage personnellement.
22 août 2011
(Crédit photo et vidéo : Jean Ange)
Je ne l’ai pas mentionné dans mon récit parce que je ne voulais rien affirmer que je ne puisse attester, mais maintenant que je le peux, je voudrais parler de l’article que Le Progrès (dont j'ai déjà signalé le mépris de la cause animale à l’occasion de la Saint Cochon de Bourg-en-Bresse au mois de février) a consacré à cette kermesse. Je n’étais pas le seul en effet à vouloir prendre des images de la pseudo pêche traditionnelle. Il y avait aussi une dame missionnée par le grand quotidien de la région lyonnaise. :
Mais les photos qu'elle a désiré faire n'étaient pas des pauvres poissons rouges emprisonnés dans des sacs plastiques mais, la rassemblant autour de la piscine gonflable, de la véritable famille japonaise (oui, une vraie de vraie) venue honorer de sa présence la joyeuse fête dédiée à leur pays.
On ne s'étonnera pas dès lors que l'article de cette journaliste a offert un ton fort différent de mon récit :
« À la pêche aux poissons rouges, Sa…, 2 ans a tenté sa chance sous le regard attendri de son papa Sh… (etc)…»
Mais le meilleur est pour la conclusion :
« Le soleil était écrasant. Certains jeux ont dû être annulés. Comme les combats avec des pistolets à eau pour ne pas gaspiller ce liquide très précieux en cette période de canicule.»
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