Un conte de noël

La table est mise, les convives sont tous là, joyeux de se retrouver, on trinque déjà, c’est jour de fête. La maîtresse de maison fait son apparition avec un plat d’argent sous les exclamations ravies. Elle est très contente de présenter du foie gras. Elle fait le tour des invités, déposant sur leur assiette une tranche du met de choix. On se lèche les babines, on s’empare des couteaux et des fourchettes.

— Ah ! s’exclame quelqu’un, mais il y a une plume dans mon morceau !

— Sur le mien, il y en a plusieurs !

— Est-ce un tour ? intervient un troisième, le mien bouge même !

— Des pattes !
 
— Qu’est-ce que cela veut dire ? demande avec colère le maître de maison à sa femme. Mais… Mais que fais-tu donc ?

Devant les mines éberluées, l’hôtesse tient fermement un canard sous son bras. Avec l’autre main, elle enfonce une sorte d’énorme seringue dans la gorge de l’animal et y pousse de la nourriture, encore et encore. Le canard, gonflé comme une outre, essaie de se débattre en vain, les yeux écarquillés. De stupeur ? De désarroi ? De souffrance ?

— Eh bien quoi, mes amis ? Pourquoi cet air ? C’est jour de réjouissances pour tous aujourd’hui !  

 22 décembre 2010

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