Marche contre la fourrure du 15 janvier à Lyon


Organisée par les associations Dignité animale et Fourrure-torture (I), la marche annuelle contre la fourrure s'est tenue hier à Lyon. Résident de la ville, Le Lapin sauvage ne pouvait manquer de participer à cette manifestation qui a réuni quelques dizaines de personnes de la place Carnot à celle des Terreaux.  

Je regrette à nouveau que la mobilisation n'ait pas été plus grande. Toutefois, en ce samedi de soldes où la foule se pressait dans les rues comme un fleuve en crue, beaucoup de gens ont paru être sensibles aux photos terrifiantes affichées sur les pancartes et les tracts. Si seulement la population pouvait avoir un plus grand sentiment d’urgence, car toute journée de perdue pour mettre un terme à l'industrie de la fourrure fait perdurer des souffrances abominables !

Nous avons aussi, évidemment, fait face à des réactions négatives s'exprimant volontiers de façon lapidaire : « Les hommes d’abord ! ». Cette formule, resservie à toutes les manifestations, est injuste. Elle sous-entend que les défenseurs des animaux les aiment davantage que leurs congénères. Non seulement c'est faux, mais l'empathie pour les animaux recèle pour vertu de développer celle pour les hommes. 

De plus, en ce qui concerne la fourrure, on ne pourra même pas invoquer sa nécessité à la différence de l'alimentation, elle ne relève que de la mode ou du désir de faire étalage de sa fortune de façon ignoble. 

D'entendre quelqu'un s'exclamer « Les hommes d’abord ! » me hérisse d'autant plus les poils de la mienne de fourrure qu'elle est une expression d'une psychose métaphysique profonde vis-à-vis des animaux dans la culture occidentale, en particulier en France.  

Pour les homomaniaques, les besoins des hommes prennent le pas sur tout le reste. De là, œuvrer à leur satisfaction en sacrifiant les autres êtres vivants témoigne d’une moralité supérieure, une moralité d’êtres forts et responsables. Si l’on devait se soucier du bien des bêtes, cela pourrait être seulement après qu’il n’y eût plus d’hommes malheureux. Mais je pose alors cette question : quand un homme n’est-il plus malheureux ? Quand ne sera-t-il plus nécessaire de sacrifier les animaux pour le sortir de cet état ? Faudra-t-il attendre que le monde entier soit devenu un centre commercial géant où, le samedi après-midi, l'ensemble des hommes pourra « choper» (II) paisiblement ? Vraiment, à ce moment-là, ils seront assez heureux et satisfaits d'eux-mêmes pour respecter les animaux comme luxe suprême de la conscience ? 

16 janvier 2011

I : www.dignite-animale.com et www.fourrure-torture.com 
II : Pour les cancres en anglais comme moi, to chop signifie hacher.

1 commentaire:

  1. De passage ici après votre contribution sur actuanimaux concernant la Saint-cochon, je voudrais vous féliciter pour votre blog.
    Je l'ai d'ailleurs partagé sur facebook.

    Au plaisir de vous lire.

    Aurélia.

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