Les animaux ont donc un besoin absolu d’agents médiateurs pour constater ce qui leur arrive, s’en indigner et faire ce qu'ils peuvent pour que le scandale cesse. Hélas, ces agents de liaison entre l’humanité et les animaux ne peuvent être recherchés que là justement où se trouve le mal ! Les animaux mettent à l’épreuve, de la façon la plus pure qui soit, non seulement notre pensée, mais aussi notre cœur, notre générosité, notre volonté, notre capacité à agir. Avec eux, on ne peut pas tricher.
Améliorer leur condition apparaît utopique quand on considère nos démocraties de consumation. Même à l’égard de ses intérêts immédiats, comme la lutte contre la dégradation écologique de la planète, l’humanité fait preuve d’une grande mollesse. Les animaux sacrifiés chaque année par milliards ne peuvent compter au mieux que sur des miettes d’attention, et encore, le plus souvent, les êtres humains s’inquiétant alors avant tout de leur propre bien-être.
Pour ma part, je demeure pessimiste pour l’avenir des animaux. Et pourtant, je pense que si les êtres humains faisaient le premier effort de mettre en question leurs représentations et leurs habitudes, il ne leur serait pas si difficile de changer les choses. Songeons ainsi avec un peu d'ouverture aux dispositions suivantes :
– Réduire sa consommation de viande ainsi que celles du lait et des œufs, toutes devenues excessives.
– Accepter de payer ces produits un peu plus cher pour que les animaux d’élevage aient une existence meilleure.
– Ne pas acheter de vêtements en fourrure et en cuir dont on peut tout à fait se passer de nos jours, car des animaux sont élevés spécialement pour cela
.
– S’abstenir de manger du foie gras, les canards et les oies étant gavés de force et rendus ainsi malades.
– Interdire la corrida, cruelle pour le taureau, quelque argument en sa faveur l’on puisse avancer, ainsi que l’usage dans les cirques des animaux dont les conditions de vie sont inadaptées et le dressage est violent.
– Réduire l’utilisation des animaux de laboratoire par des contrôles plus stricts et l’emploi obligatoire des méthodes alternatives déjà existantes tout en investissant dans la recherche de nouvelles. La science aussi est un nid de préjugés et de mauvaises habitudes qui torturent pour rien des millions d’animaux.
Etc.
Hélas, le problème fondamental est que notre société n’est pas encline à la restriction, c’est quelque chose en fait qu’elle rejette. Elle ne s’y résout que quand la nécessité l’accule. Et dans tout ça, les animaux viennent en bout de chaîne. Même les écologistes sur le plan politique ne promeuvent aucune mesure concrète et forte en leur faveur. Alors que la croissance capitaliste est menacée d'un naufrage, la souffrance des animaux, passant par perte et profit, ne trouble point les écologistes. Ou à peine, pour la bonne contenance.
11 novembre 2011
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