Les fêtes de fin d’année approchent. Comme au moment de la rentrée (cf. Liste de courses, rubrique Maltraitance & lutte), les boîtes aux lettres débordent de prospectus publicitaires dont beaucoup d'entre à nous feront déborder leur poubelle sans y jeter un seul œil.
Toutefois, si dans le passé une grande masse de papier était ainsi gaspillée, à notre époque, celui des nouveaux prospectus provient du recyclage des anciens comme marque, non d'un cercle vicieux, mais d'un développement durable – je suppose du moins.
Pour moi qui ai enfin terminé ma lecture de L’Homme unidimensionnel d’Herbert Marcuse et crois voir maintenant l’unidimensionnalité partout, j’ai l’impression en effet que la notion de développement durable en relève aujourd'hui comme le pouvoir politique et économique se serait emparé d'elle pour en faire, à l'image de la notion de mondialisation, une formule incantatoire commode.
Mais passons sur cette plaisanterie (ma lecture interminable, j'entends) et venons-en à celle sur laquelle je suis tombé en feuilletant mes fichus flyers (mince, me voilà infecté par l'unidimensionnalité à mon tour...) où de nombreuses pages étaient consacrés à faire la promotion de victuailles de choix parmi lesquelles le foie gras. Pour énième rappel, ce met emblématique d'un certain art de vivre français s'obtient par gavage forcé d'oies ou de canards enfermés dans des cages où ils peuvent à peine remuer. Or, je ne sais si c'est récent ou pas, mais j'ai observé dans mes... mes... (résister !) dépliants publicitaires que certaines marques se prévalaient du label Indication géographique protégée.
Comme je m'en suis informé, le pays d'Astérix entend défendre par ce label une industrie locale traditionnelle face à une production en provenance des pays de l'Est au prix plus abordable mais de qualité (prétendument) douteuse même si je ne pense pas qu'elle serait à imputer à une protection moins grande du bien-être des animaux concernés...
Si notre époque est celle du recyclage, je trouve pour ma part bien dommage que la sagesse ne soit pas concerné en songeant à Plutarque qui, dans les traités qu'il a dédié à la défense de la cause des animaux dont je poursuis à présent la lecture, faisait déjà au temps de la Rome antique cette remarque :
« Manger de la chair (…) grossit et épaissit l’âme par satiété et réplétion (...) A travers un corps tout brouillé, saoul, alourdi de nourriture et de viandes étranges et qui ne lui sont point naturelles, il est forcé que la lueur et la clarté de l’âme viennent à se ternir et se troubler jusqu’à en être aveuglé…»
13 décembre 2011
Plutarque : Trois traités pour les animaux, P.O.L, 1992.
Plutarque : Trois traités pour les animaux, P.O.L, 1992.
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